#Komiaza.com – Il devient incontournable pour les Etats africains de se doter de mécanismes modernes de contrôle de pouvoir. Cela dans le but d’étouffer toute velléité dictatoriale.
La dictature c’est la confiscation du pouvoir ou encore l’exercice du pouvoir non pas au profit de la République, mais d’une minorité à qui le pouvoir a été confié pour une durée précise par son détenteur légitime que sont les citoyens. Elle se caractérise par la personnalisation des pouvoirs, la mal gouvernance et la violation constante des lois.
Face aux dérives autoritaires qui asservissent et handicapent l’Etat, il est urgent de faire recours aux les nouvelles technologies comme mécanisme moderne de renforcement de la démocratie. Le numérique offre ainsi de réelles opportunités de mobilisations pacifiques, sans que l’argument du trouble à l’ordre public soit pris comme prétexte pour réprimer les revendications, dans la lutte contre les injustices sociales et politiques.
Dans un tel contexte, la démocratie ne doit plus être le pouvoir aux mains des représentants hautains devant les électeurs, elle doit renforcer le pouvoir de contrôle des citoyens. Le renforcement peut se faire à un double niveau: la prévention et la sanction.
Dans le cas du renforcement de la prévention, le numérique offre des outils de gestion objective et équitable, notamment des applications spécialisées. Mais il peut s’agir des outils ou moyens de sanction. Des plateformes de veille, de contrôle et de mobilisations sont idéales pour déclencher le processus de démantèlement de représentants indélicats et ostentatoires dans leur gestion comme dans leurs relations avec les citoyens-électeurs.
Ainsi, les citoyens disposent des moyens de rappel à l’ordre ou de renversement de leurs représentants à tous les niveaux de la responsabilité publique : l’exécutif, le législatif, la judiciaire et la sécurité. Après tout, il n’existe pas de pouvoir qui ne soit donné par les citoyens. Nous insistons sur la notion « citoyens » par référence aux droits et devoirs. Donc, tout pouvoir est soumis aux citoyens-électeurs ou décideurs.
Les pétitions apparaissent dès lors comme une bouée de sauvetage. Elles sont des moyens de gestion, de mobilisation, de dénonciation et de saisine automatique de l’autorité judiciaire ou de l’autorité de sanction sur des questions de tous ordres.
Pour dénoncer, le tiers de la population électorale du pays doit signer la pétition portée par la société civile. Une fois le chiffre plafonné, le processus de sanctions est automatiquement déclenché par la justice pour ce qui concerne les cas de corruption, de fraude, etc. ; ou le parlement pour ce qui concerne la mal gouvernance ou l’incapacité du gouvernement.
L’initiative de la pétition doit appartenir à la société civile. Elle s’organise en collectif d’au moins dix organisations représentatives couvrant moins cinq régions du pays. Le déclenchement de la pétition doit avoir un objectif précis, un délai bien indiqué et l’autorité d’attache identifiée. Elle doit servir la cause nationale, régionale ou locale.
Aussi, dans la réforme des institutions, le prochain Président de la République du Cameroun devra prendre en compte la contribution prépondérante des technologies de l’information dans le soutien à l’expression de la démocratie et des libertés.
Augustin Roger MOMOKANA








