#Komiaza.com - TAKAFO Antoine a adressé le 30 juillet dernier une lettre ouverte : « Plaidoyer pour que le droit soit dit », aux membres du Conseil Constitutionnel à l’effet d’appeler leur sagesse à servir de fondement à la justice et à la démocratie à laquelle le peuple camerounais aspire.
Le Conseil constitutionnel, à travers un communiqué signé de son président Clément ATANGANA, annonce l’ouverture lundi le 4 août 2025 des audiences relatives au contentieux des candidatures pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. 35 recours sont sur la table du Conseil constitutionnel.
Objet : Plaidoyer pour que le droit soit dit
Chers membres du Conseil Constitutionnel,
C’est avec une émotion négativement vive que je m’en vais m’adresser à vous. En effet, dans le cadre du processus de sélection des candidats en vue des élections présidentielles du 12 octobre prochain, élections Cameroon a rendu sa copie. Treize candidats ont été retenus provisoirement en attendant la phase contentieuse. Parmi les recalés figure le professeur Maurice KAMTO investi par le MANIDEM. L’indignation suscitée par le rejet de sa candidature est à la hauteur des manigances de ceux qui souhaitent le voir écarté de cette compétition électorale. Le monde entier est témoin de toutes les manœuvres qui ont été organisées à cette fin.
D’abord le piratage du site du ministère de l’administration territoriale a l’effet de remplacer le nom de Monsieur EKANE Anicet par celui de Monsieur YEBGA Dieudonné. Par la suite, ce dernier a débarqué à Elecam à quelques minutes de la clôture de la réception des candidatures pour y déposer son dossier dans l’unique but que celui du professeur KAMTO soit rejeté avec pour motif : deux candidatures du MANIDEM.
Chers membres du Conseil Constitutionnel, la moyenne d’âge de votre équipe est de 70 ans et chacun d’entre vous a atteint le sommet dans son domaine de compétence. Le Président BIYA a besoin de vous pour sauver ce qui peut encore l’être.
En effet, lors d’une interview en 1987, Monsieur Yves MOURISSI de regrettée mémoire, en service à radio Monté Carlos lui avait posé la question suivante : « Quel souvenir voulez-vous que les Camerounais gardent de vous ? ». Il avait répondu qu’il souhaiterait que les camerounais gardent de lui le souvenir de celui qui a apporté la prospérité et la démocratie. Vous convenez avec nous que s’agissant de la prospérité, la réalité est là, implacable, révoltante. L’état des lieux laisse pantois. Même les ordures ménagères, nous n’arrivons pas à ramasser. Cette situation peut se justifier entre autre (comme nous le démontrons dans notre ouvrage intitulé : Le faux départ d’Ahmadou Ahidjo ou les raisons du bilan mitigé du renouveau) par l’adversité éprouvante que le président BIYA a dû faire face dès son arrivée au pouvoir. Le conflit avec son prédécesseur, conflit né du fait que ce dernier avait quitté le trône mais il est resté sur la scène n’est pas en reste.
Au sujet de la démocratie, c’est une vie de l’esprit. Des militants du MRC sont en prison pour avoir participé à une marche pacifique. Certains ont été arrêtés chez eux pour « tentative de marche » et ont été condamnés à 7 ans de prison.
N’est-ce pas le président BIYA qui avait déclaré en concédant le multipartisme que les camerounais n’ont plus besoin d’aller au maquis pour exprimer leurs opinons ? Albert Camus disait : « Toute démocratie qui n’est pas une fraternité est une imposture ».
Aujourd’hui, chers membres du Conseil Constitutionnel, vous avez l’occasion de sauver les meubles en retenant la candidature du professeur Maurice KAMTO ; ce serait justice. Vous devez vos nominations au président BIYA. La meilleure façon de lui retourner l’ascenseur ce n’est pas confirmer cette forfaiture. En retenant la candidature du professeur KAMTO, vous aurez montré votre indépendance et se serait un sacré pied de nez à ceux qui pensent que la Cour Constitutionnelle est une sous-section du parti au pouvoir. Si le Président BIYA ne voulait pas avoir le professeur KAMTO comme adversaire, il aurait suffi que pendant qu’il était en prison à cause du zèle intempestif de certains de ses collaborateurs, qu’il le fasse condamner à une peine qui le rendrait inéligible. Non seulement il ne l’a pas fait, mais il a renvoyé les élections législatives et municipales jusqu’à sa libération. L’exclure de la participation aux élections présidentielles aujourd’hui en prenant pour prétexte qu’il avait refusé d’aller aux élections de 2020 et n’a donc pas d’élus, relèverait de la lâcheté et risquerait de compromettre notre avenir commun. Il n’est pas le candidat du MRC mais du MANIDEM qui a un élu. Eminents membres du Conseil Constitutionnel, une fois que nous sommes nés, la seule certitude que nous avons est qu’un jour, nous nous envoleront vers la félicité céleste. Le souvenir que l’humanité gardera de nous ne sera pas nos possessions mais le comportement que nous avons eu de notre vivant. C’est donc à chacun de choisir sa façon d’entrer dans l’histoire. Dieudonné YEBGA a fait le choix de l’indignité. Nous avons pitié de ceux qui seront désignés pour faire les témoignages lorsqu’il passera l’arme à gauche. Allez-vous le suivre ? A vous de choisir. Réhabiliter la candidature du professeur KAMTO, vous aurez dit le droit et vous serez entrés positivement dans l’histoire. En le faisant, vous aurez contribué de manière significative et déterminante à la construction d’une société de justice et de paix.
Respectueusement,
Antoine TAKAFO








