Le Cameroun, ses mots et ses maux de l’année 2024.

Le Cameroun, ses mots et ses maux de l’année 2024.

#Komiaza.com - C’est le début d’année. Le mois de décembre était celui des bilans. Si chacun de nous a jeté un coup d’œil dans le rétroviseur de ses douze derniers mois, il ne serait pas inutile d’accorder notre attention aux mots et maux qui ont marqué notre année.  «Le Continent », « les Eglisiens », « les Hiboux », « Tribalisme », « Canada »,  « Il y avait quoi avant ? », « Sur Très Haute Instruction du Président de la République », « Que faisons-nous de notre pays ? », « On va faire comment ? », etc. Ces mots et ces maux de l’année ne doivent pas être pris, absolument, comme des néologismes, mais comme des mots et des expressions qui ont marqué les esprits au cours des 12 derniers mois. Et nous voulons faire de ce regard critique un rendez-vous annuel de Komiaza.com à ses lecteurs.

-           « Il y avait quoi avant ? »

-           « On va faire comment ? »

-           « Sur Très haute Instruction du Président de la République »

-           « Que faisons-nous de notre pays ? »

-           « Tribalisme »

-           « Eglisiens »

-           « Hiboux »

-           « Canada »

-           « Continent »

-           « Mort »

-           « La falaise de Dschang »

Komiaza.com a identifié les mots de l’année 2024 au Cameroun. Il s’agit d’un exercice auquel nos lecteurs devront s’habituer car, chaque fin d’année au mois de décembre, le journal établira le palmarès des mots et maux de l’année. Pour cette première édition, notre palmarès comprend : « Le Continent », « les hiboux », « les églisiens », « Mort », « il y avait quoi avant ? », « Sur Très Haute Instruction du Président de la République », « Que faisons-nous de notre pays ? », « On va faire comment ? », « tribalisme », « La falaise de Dschang ».

 

L’année 2024 a été marquée par l’entrée dans le vocabulaire des camerounais de deux mots : le hibou et le Pasteur. De ces mots sont nés les hiboux ou partisans du Hibou, et les Eglisiens qui sont les partisans du pasteur.

« Les Eglisiens » et « les Hiboux »

Eglisiens et Hiboux appartiennent au domaine du sport, plus précisément du football. Ces mots sont nés du différend opposant le ministre des sports et de l’éducation physique, le professeur Narcisse MOUELLE KOMBI, et le président de la Fédération camerounaise de Football Samuel ETO’O Fils.

Le différend entre les deux personnalités, la Fécefoot et le Minsep, est né suite à la nomination par le MINSEP de Mark BRYS au poste d’Entraineur-sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun.  Estimant que la tutelle a violé la loi, le Président de la Fécafoot a engagé un bras de fer qui n’a été solutionné que « sur Haute Instruction » du Président de la République.

« Tribalisme »

Comme d’habitude,  les mots engendrent des maux. Aussi la bataille entre « les Eglisiens » et les Hiboux a mis un accélérateur sur le tribalisme et l’intolérance. Ces maux rendre le vivre ensemble tant souhaité par les autorités illusoire. Cohabiter n’est forcément le signe d’harmonie car dans chaque cœur somnole un démon prêt à cracher sur la cohésion sociale.

« Le Continent »

 L’expression « Le Continent » quant à lui est venue charger le Cameroun comme un pays où tout est possible, une terre qui renferme tout. Lorsque les athlètes accomplissement des performances époustouflantes, ce sont les valeurs du « Le Continent » ; si par contre un fait surprenant et inconstant se produit, c’est « Le Continent ! ». Dire que le Cameroun est « Le Continent c’est dire qu’il est à la fois beau, fort et riche ; laid, fragile et pauvre.

« Il y avait quoi avant ? »

Aha ! « Il y avait quoi avant ? » est une expression qui a fait baver les Camerounais. Elle est de madame la Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Célestine KEUTCHA Courtès. En effet lors d’un voyage de travail à Maroua dans l’Extrême-Nord, face aux critiques des chantiers en cours, madame la ministre s’est laissée emporter : « Il y avait quoi avant ? » se référant à l’état de la voirie urbaine avant le démarrage des chantiers dont elle est venue contrôler l’état d’avancement.

« Mort »

Et ils ont ajouté la « Mort ». Une folle rumeur qui a annoncé la « Mort » du président de la République. De nombreux camerounais y ont cru, convaincus que la prophétie de Paul BIYA qui, en 2004, lorsque des rumeurs du même genre avait circulé au Cameroun, il avait donné rendez-vous dans vingt ans aux colporteurs d’une telle nouvelle. Entre temps, un communiqué de la Présidence de la République est venu annoncer que le Chef de l’Etat travaille et sera bientôt de retour au Pays. Effectivement le Président de la République est rentré « chaud chaud » au pays.

« La Falaise de Dschang »

Et puisqu’on parle de la mort, « La Falaise de Dschang » a fait parler d’elle cette année. Après une succession d’accident de voiture, est survenu un double éboulement qui a fait plusieurs dizaines de morts dont plus d’une vingtaines de corps n’ont pas pu être sortis des terres. La catastrophe a été d’une gravité que la circulation sur cette route a été suspendue par les autorités. L’université de Dschang s’est confiée la mission d’effectuer des études sur ce linéaire à l’effet de comprendre le phénomène. Les résultats et les solutions proposées par la task-force multidisciplinaire ont été consignés dans un Livre Blanc destiné au gouvernement.

« Sur Très Haute Instruction du Président de la République »

La sortie du Ministre d’Etat Ferdinand NGOH NGOH, Secrétaire Général de la Présidence de la République, n’était certainement « Sur Très Haute Instruction du Président de la République », mais une prise de parole d’un très proche collaborateur du Premier Camerounais pour rassurer le peuple face à une rumeur persistante. Les camerounais sont habitués à l’expression « Sur Très Haute Instruction du Président de la République ». Certains parmi nous s’en sont intéressés au point de scruter la signature du Président de la République dans le but de dire que ses proches collaborateurs l’imiteraient pour faire passer leurs volontés.

« Que faisons-nous de notre pays ? »

Mince ! « Que faisons-nous de notre pays ? » Le Délégué Général à la Sureté Nationale (DGSN) n’a pas supporté le mauvais état de la route Yaoundé-Mutengene. A son âge ce voyage lui a fait voir le feu. Il n’avait jamais vu cela auparavant. Raison pour laquelle des Camerounais pensent que si le Président de la République se déplaçait constamment dans l’intérieur du pays, ses ministres ne s’amuseraient pas comme ils le font. 

« On va faire Comment ? »

Face aux visages hideux de la République, le Camerounais réagit par une espèce de stoïcisme contagieux: « On va faire comment ? » Manifester le ras-le-bol n’est plus synonyme de manifestations de rue, de revendications, de casses et autres. Chacun veut « voir mes enfants grandir », pour cela, « on va faire comment ? » L’artiste musicien Bad Nova de répondre : « On va seulement s’accrocher ».

« Canada »

Mieux on part se chercher au « Canada » ! L’exil volontaire des Camerounais, des agents de l’Etat pour la plupart, a été dénoncé par le gouvernement. Plusieurs milliers de Camerounais se sont exilés au Canada qui offre des facilités d’accueil aux immigrants. Aussi l’on peut tomber sur une expression comme, « mieux vaut laver la vaisselle au Canada qu’être médecin au Cameroun », ou encore « le Canada garantie les libertés et l’assurance vie ! ».

 Bonne et Heureuse Année 2025 à vous, à tous ceux qui vous sont chers.

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